Loterie et politique : La justice valide le tirage controversé de Musk

À l’heure où le résultat des élections américaines draine son lot de surprises et de révélations, le focus médiatique se porte notamment sur les effets de campagne du camp républicain. Elon Musk, le charismatique milliardaire et soutien de Donald Trump, n’a ainsi pas hésité à mettre en place un tirage de Loterie parmi les électeurs du parti : une manœuvre qualifiée d’ « illégale » et dénoncée par le camp adverse, mais aujourd’hui entièrement ratifiée par une décision de Justice.

Des Loteries et des États

Partout dans le monde, la règlementation qui encadre les tirages de Loterie est strictement appliquée par chaque État. De manière générale l’accent est porté sur la fiabilité et la transparence des organismes impliqués, mais aussi sur un certain monopole du service en question : il faut savoir que, sauf dérogation – par exemple dans  le cas d’événements philanthropiques ponctuels comme la Loterie Picasso  – beaucoup de pays interdisent l’organisation de tirages aux instances privées non-déclarées.
Hormis les traditionnels « Lotos » [les populaires « bingos » des salles de fêtes rurales, où les prix ne sont pas distribués en espèces, ndlr], vous ne pouvez donc normalement pas organiser une Loterie pour prétendre faire gagner votre voiture.

Le pari des Républicains

Mais lors de la tumultueuse campagne des élections américaines, Musk, PDG et principal actionnaire du groupe Tesla, n’a pas hésité à engager sa fortune pour la cause politique. C’est ainsi qu’il a lancé une Loterie, sous la forme d’un « Comité d’Action Politique » (PAC, sous le sigle anglais). Un « subterfuge » qui lui permettait de réserver cette Loterie – ainsi que les chèques d’un million de dollars mis en jeu – à un public « trié sur le volet ».
N’étaient admis à participer à cette Loterie, en effet, que les signataires d’une pétition soutenant clairement les amendements « clé » défendus par les Républicains : le respect de la liberté d’expression et le port d’armes. De plus cette Loterie – dont le dernier tirage a eu lieu la veille des élections – ne concernait que les États les plus importants pour le suffrage – les fameux « swing states ».

Un procureur débouté

Le concept de Loterie est éminemment culturel, et un tel recours n’est bien évidemment pas considéré partout de la même façon. On sait notamment qu’un pays comme l’Espagne n’hésite pas à  décider d’attributions publiques via le principe d’un tirage au sort « de Loterie »…  Même si le procédé reste polémique.
Dans cette optique, en Pennsylvanie les adversaires de Trump n’ont pas hésité à dénoncer la « Loterie controversée » de Musk : selon le procureur de district Larry Krasner, qui se réclamait de la loi de l’État de Philadelphie, il ne s’agissait que d’une « escroquerie » visant à « obtenir des informations » sur les joueurs. Mais le juge chargé de l’affaire a finalement débouté les plaignants, considérant qu’ « aucune preuve tangible d’escroquerie » n’avait pu être apportée.

La Loterie, avec tous les émois qu’elle procure, n’a donc pas à rougir de son statut au sein de nos sociétés… Surtout quand on sait qu’un sociologue de renom a même défendu l’idée d’un « Super-Tirage » pour relancer les Finances françaises ! 

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